La piel que habito

Affiche du film "La piel que habito"

Affiche du film "La piel que habito"

J’ai longtemps hésité à aller voir ce film. Je n’avais jamais vu la moindre réalisation d’Almodovar, et craignais de ne pas accrocher du tout, de ne pas adhérer à son univers réputé particulier. Néanmoins, à force de lire de bonnes critiques, je me suis laissé séduire… et ne l’ai pas regretté !

Robert Ledgard (Antonio Banderas) tente de mettre au point une peau artificielle révolutionnaire

Robert Ledgard (Antonio Banderas) tente de mettre au point une peau artificielle révolutionnaire

Robert Ledgard est un brillant et réputé chirurgien esthétique, qui a la particularité de disposer d’un bloc-opératoire dans sa demeure, et peut ainsi opérer à domicile, ce qui convient tout à fait à des célébrités souhaitant rester discrètes… Mais sa principale activité est la recherche : depuis de longues années, il s’efforce de mettre au point une peau artificielle qui soit capable de résister à toutes les agressions extérieures tout en restant d’aspect naturel. Ceci afin de révolutionner les opérations de greffe de peau. Pourquoi cette obstination ? Ledgard a perdu la femme qu’il aimait suite à un accident de voiture qui l’a complètement défigurée (de graves et profondes brûlures) et a gâché sa vie au point de la pousser au suicide. Plus tard, c’est sa fille – déjà traumatisée par la disparition de sa mère – qui a été victime d’une agression qui a brisé sa jeune vie… Pour toutes ces raisons, Robert Ledgard est devenu à la fois un forçat de travail, un chercheur méticuleux et obstiné, mais aussi un homme impitoyable, qui n’hésite pas à tester sa nouvelle peau sur une femme qui lui sert de cobaye et semble enfermée dans une pièce truffée de caméras depuis des années. On comprend que la jeune femme est totalement privée de libertés, doit régulièrement subir des brûlures ou opérations douloureuses, et vit isolée depuis longtemps. Elle semble résignée, surveillée par la gouvernante, Marilia, qui s’occupe de Ledgard depuis sa naissance. Qui est donc cette femme qui accepte de sacrifier sa vie, son existence, pour un homme qui semble voir en elle plus qu’un simple cobaye ? D’où vient cette ambiance mystérieuse qui règne dans la demeure du chirurgien ?

Vera (Elena Anaya) et Marilia (Marisa Paredes)

Vera (Elena Anaya) et Marilia (Marisa Paredes)

Ce film est long, mais sans longueurs… Déroutant, mais compréhensible… Je suis vraiment content de l’avoir vu car j’ai apprécié le scénario, cette histoire bien tordue, l’interprétation convaincante d’Antonio Banderas et Elena Anaya, sans oublier Marisa Paredes et les autres membres du casting. Almodovar sait nous tenir en haleine, nous remuer avec des scènes qui peuvent choquer les âmes sensibles, mais aussi mettre en valeur ses acteurs et nous entraîner petit à petit vers une fin un peu abrupte mais qui nous laisse scotchés au siège. J’ai beaucoup aimé la musique (notamment un titre qui fait l’objet d’un article bonus) et ai globalement passé un très bon moment de cinéma. Un film à revoir pour encore mieux apprécier.

Ma note : 4/5.

Un bonus est disponible ici.

Robert Ledgard (Antonio Banderas) et son cobaye Vera (Elena Anaya)

Robert Ledgard (Antonio Banderas) et son cobaye Vera (Elena Anaya)

Photos film : www.allocine.fr (Fiche du film ici)

2 réflexions au sujet de « La piel que habito »

  1. Ta critique me fait regreter de ne pas être allée le voir. J’ai parfois un peu de mal avec les réalisations d’Almodovar qui sont toujours très spéciales avec une ambiance un peu folle. Je pense que je tenterais ce film un peu plus tard en DVD car il a vraiment l’air de valoir le coup.
    Merci pour ta critique ! 🙂

    • Si tu as déjà vu des films d’Almodovar, et bien il parait que c’est le même genre de films que d’habitude et qu’il reprend pas mal de ses ingrédients habituels (je trouve même, sur certains plans, une ressemblance entre Elena Anaya et Penelope Cruz…). Je tiens ça d’une personne de confiance mais ne peut ni confirmer ni infirmer car c’était mon premier Almodovar…

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