This must be the place

Affiche du film "This must be the place"

Affiche du film "This must be the place"

C’est par simple curiosité que je suis allé voir ce film, pour ne pas risquer de louper quelque-chose. Car au départ, ce film ne m’intéressait pas spécialement. Mais à force de lire des commentaires encourageants ou critiques positives, notamment sur la performance de Sean Penn, j’ai fini par me décider à aller en juger par moi-même. Bien m’en a pris 🙂

Cheyenne (Sean Penn), ancienne Rock-Star qui semble en léthargie depuis trente ans...

Cheyenne (Sean Penn), ancienne Rock-Star qui semble en léthargie depuis trente ans...

Nous sommes à Dublin, époque contemporaine. Un personnage au look peu ordinaire, style gothique, mais plus très jeune, semble vivre au ralenti. Cheyenne – c’est de lui qu’il s’agit – est une ancienne Rock-Star, qui a tout laissé tomber depuis une trentaine d’années et vit de ses rentes. L’homme a conservé son look de scène, et semble comme imperméable à toute l’activité qui peut se dérouler autour de lui : il vit à son rythme, dans ses pensées, et ne cherche pas à en sortir. Sa femme le comprend et a accepté son style de vie depuis longtemps. Des gens du monde de la musique tentent bien de le sortir de sa torpeur, mais que ce soit pour participer à une émission télé ou donner son avis sur un album, Cheyenne refuse tout. Jusqu’à toucher une guitare… Un jour, il est prévenu par sa famille que son père – avec qui il est fâché de longue date – est mourant, et qu’il doit se rendre à New-York. Ne pouvant/voulant pas prendre l’avion, il entreprend la traversée de l’Atlantique à bord d’un paquebot, ce qui prend forcément beaucoup plus de temps. Aussi lorsque Cheyenne arrive à New-York, ville qu’il n’a plus fréquentée depuis la fin de sa carrière musicale, il est trop tard : son père est décédé. Il apprend par des proches que ce dernier a consacré une bonne partie de sa vie à chercher un ancien nazi caché aux Etats-Unis, pour se venger de quelque-chose qui remonte quasiment à l’enfance et en rapport avec l’Holocauste. Pour se racheter d’être arrivé en retard, mais aussi pour honorer la mémoire de son père, Cheyenne décide de poursuivre la recherche qu’il menait et qui était sur le point d’aboutir. Notre ancienne star, âme d’enfant dans un corps d’adulte, va devoir parcourir – à son rythme – de vastes contrées à la recherche du moindre indice pouvant le mettre sur la piste d’Aloise Lange. Cheyenne va-t-il y parvenir ? C’est peut-être le défi dont l’homme avait besoin pour se réveiller, sortir de sa torpeur, et changer de vie…

Cheyenne (Sean Penn) et sa femme Jane (Frances McDormand)

Cheyenne (Sean Penn) et sa femme Jane (Frances McDormand)

Au départ, on a presque envie de chercher la télécommande et de voir si on n’a pas malencontreusement activé le mode ralenti… La rencontre avec Cheyenne, la lenteur qui s’en dégage même quand il ne bouge pas ou ne parle pas est déstabilisante. Mais on s’y fait et on n’en apprécie que mieux la performance de Sean Penn, quasiment méconnaissable. Le film de Paolo Sorrentino comporte quelques longueurs, n’est pas très rythmé – ce qui est normal et lié au personnage principal – mais je ne me suis pas ennuyé et ai passé un très bon moment. J’ai vraiment adoré la prestation de Sean Penn, mais aussi la bande-son, les beaux paysages, la façon dont Cheyenne mène son enquête avec ses moyens, et se bat à la fois contre un ennemi de son père et contre son propre ennemi : lui-même. Il semble comme prisonnier d’un corps qui ne veut plus faire grand chose… mais parvient à se forcer. Un film spécial pour cinéphile donc, pas vraiment grand public, mais que j’ai pris beaucoup de plaisir à voir. A noter la présence au casting de la fille de Bono (U2), Eve Hewson, et de l’artiste David Byrne, auteur de la chanson qui sert de titre au film, mais aussi de la bande-originale et qui joue également son propre rôle. Le film a reçu le prix du jury œcuménique au Festival de Cannes 2011.

Ma note : 4/5.

Cheyenne (Sean Penn) et la jeune Mary (Eve Hewson)

Cheyenne (Sean Penn) et la jeune Mary (Eve Hewson)

Photos film : www.allocine.fr (Fiche du film ici)

2 réflexions au sujet de « This must be the place »

  1. Il est tout simplement géant Sean Penn !
    Il porte le film à lui tout seul ! Simple quand on a son personnage en rôle essentiel du film !

    Ceux qui aiment le cinéma devraient apprécier ce film si particulier.
    La BO est magnifique !

    Et la VO j’ai adoré pouvoir voir les deux versions ! C’est un régal !
    La plupart des acteurs ont la même intonation dans le timbre de leur voix !

    Vivement le DVD !

    • Cela veut donc dire que, malgré la « confidentialité » du film (ce n’est pas un blockbuster et il n’était pas distribué dans autant de salles que les gros films américains) la VF était de bonne qualité 🙂

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