La conquête

Affiche de "La conquête"

Affiche de "La conquête"

Deuxième film cannois en deux jours, j’avais prévu depuis longtemps d’aller voir « La conquête ». Depuis la découverte de la bande-annonce et de l’existence du film. Pourtant la politique est un sujet qui est loin de me passionner, voire même de m’intéresser (je me contente du strict minimum). Mais jusqu’à maintenant, que ce soit « Le promeneur du champ de mars » ou « Dans la peau de Jacques Chirac », les films inspirés de la vie réelle du monde politique français m’ont intéressé et ont satisfait ma curiosité. Avec en plus un casting aussi alléchant, je ne pouvais pas manquer ce film. Conquis par « La conquête » ?

Le candidat Sarkozy (Denis Podalydès) entouré de ses proches collaborateurs (Mathias Mlekuz, Dominique Besnehard, Florence Pernel, Pierre Cassignard...)

Le candidat Sarkozy (Denis Podalydès) entouré de ses proches collaborateurs (Mathias Mlekuz, Dominique Besnehard, Florence Pernel, Pierre Cassignard...)

Pour une fois, et bien que ce film soit une fiction (inspirée de faits et personnages réels, comme il nous l’est précisé dès le début), je ne vais pas  trop entrer dans les détails concernant le sujet du film. En effet, l’histoire de « La conquête », tout le monde ou presque la connaît : c’est celle de l’ascension progressive de Nicolas Sarkozy, jusqu’à être élu Président de la République française. Ses rapports tendus avec le clan Chirac et avec Dominique De Villepin, sa relation de plus en plus compliquée avec sa femme Cécilia, allant jusqu’à la rupture, sa gestion des médias, des meetings, de son image, le travail de son équipe de conseillers et proches collaborateurs, ses ambitions, ses actions… Bref tout ceci fait maintenant partie de l’histoire de France. Le film raconte, sous forme de flash-back, les années « ministères » puis la campagne de Nicolas Sarkozy, tout en se focalisant sur le jour du second tour de l’élection présidentielle de 2007.

Jacques Chirac (Bernard Le Coq) et Nicolas Sarkozy (Denis Podalydès) sont du même parti, mais pas du même clan...

Jacques Chirac (Bernard Le Coq) et Nicolas Sarkozy (Denis Podalydès) sont du même parti, mais pas du même clan...

Ce film, je suis allé le voir sans aucune considération politique, sans aucun parti pris, mais simplement en observateur un peu curieux, et en cinéphile. J’ai bien sûr ma propre opinion sur Nicolas Sarkozy et sur les faits relatés dans « La conquête », mais cela importe peu, et n’a pas sa place dans cet article. C’est le film qui m’intéressait, pas la dimension politique ou partisane qui peut s’en dégager. Et j’ai passé un très bon moment ! Le scénario (ou plutôt le déroulement du film) est bien ficelé, sans temps morts, avec des rebondissements, des changements temporels fréquents. L’interprétation des différents personnages est magistrale, notamment Denis Podalydès en Sarkozy, Bernard Le Coq en Chirac, Samuel Labarthe en De Villepin, sans oublier Florence Pernel en Cécilia Sarkozy. Ces acteurs réussissent à rendre crédibles leurs personnages respectifs, en cultivant une certaine ressemblance physique, mais surtout grâce à un jeu efficace, comme naturel, sans jamais tomber dans la caricature. Les dialogues, et certaines situations plutôt cocasses, sont savoureux, avec des répliques probablement créées de toutes pièces pour certaines, inspirées de la réalité ou ayant réellement existé pour d’autres… mais qui marquent le spectateur, le font rire, sourire, ou tiquer par la violence de certains propos. On retrouve ainsi plusieurs genres qui se mélangent, entre le documentaire politique, le drame amoureux, la comédie, le biopic… Que l’on soit partisan ou opposant à Nicolas Sarkozy, chacun y trouvera son compte. Tantôt favorable, tantôt négatif, « La conquête » ne va nullement changer vos opinions politiques – et c’est justement là le pari réussi par le réalisateur, le scénariste, et Denis Podalydès. On y apprend pas mal de choses habituellement réservées aux coulisses, et on comprend le rôle qu’a eu Cécilia Sarkozy dans la campagne de son désormais ex-mari, comment l’évolution de leur couple a influé sur cette campagne. Un film instructif, intéressant pour ne pas dire passionnant, finalement neutre, très bien interprété… Sans jamais tomber dans l’exagération ni la caricature. Bref j’ai été conquis par « La conquête ».

Ma note : 4/5.

C'est en partie la relation en pleine dégradation entre Nicolas Sarkozy (Denis Podalydès) et sa femme Cécilia (Florence Pernel) qui va rythmer la campagne présidentielle

C'est en partie la relation en pleine dégradation entre Nicolas Sarkozy (Denis Podalydès) et sa femme Cécilia (Florence Pernel) qui va rythmer la campagne présidentielle

Photos film : www.allocine.fr (Fiche du film ici)

3 réflexions au sujet de « La conquête »

  1. La Conquête…

    J’ai pas accroché des masses à ce film. Je ne voyais pas (et c’est toujours le cas) de faire un tel film.

    Par contre, j’ai été agréablement surpris de la ressemblance physique entre les hommes (et femmes) de la « vraie » vie avec les acteurs choisis !
    Là, un grand coup de chapeau à Xavier Durringer !

    • On peut effectivement se poser la question de l’intérêt de faire ce film surtout si tôt (en général les films parlant d’hommes politiques se font plus tard, même si Jacques Chirac avait lui aussi eu « son » film signé Karl Zéro peu avant la fin de son mandat) mais au final ce n’est pas si grave car si on regarde bien, et si on conserve une vision neutre, il y a à la fois des aspects positifs et des aspects négatifs qui sont montrés de l’homme politique mais aussi de l’homme tout court (sans jeu de mot, hein…). Donc les opposants farouches y trouveront leur compte en ne retenant que le négatif, et les partisans/défenseurs y trouveront leur compte en ne retenant que les bonnes choses. C’est ça que j’ai apprécie sur ce film, tout comme « Omar m’a tuer » (avec le même Denis Podalydès), avec un aspect « documentaire » intéressant mais pas réellement de parti pris.

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